Textes
tous les textes (c) Franck Lafay sauf * (c) Alexandre Lefebvre et ** (c) Aurélien Foucault
Sous la peau
Tous les mots sonnent faux aujourd'hui
Comme un verre en plus efface l'ennui
Comme la tête résonne de mille maux
Rien ne va plus sous cette peau
Les voix se dérobent au contour d'une larme
Si l'on pouvait parfois poser les armes
S'il est bien plus facile d'être lâche
Je veux garder un souvenir sans tache
Des moments de joie
Le 1/4 d'heure...
La tête se détache par moments
Gravite autour des fragments
Du portrait laissé là
Les épaules nues
Le dos cambré
La longue robe noire
Les bas des cimes
Les genoux découverts
Enveloppe infime
Un corps de violoncelle
En suspens...
Le parcours
Tu t'éloignes, seul un regard demeure
Et se perd bientôt au milieu des voies
Les bancs de brouillards diluent tout
Sinon le souvenir d'un corps aimé
Tu t'égares le long du quai, je sais
Qu'il faut plus que ces mots
Pour se mettre à jour en entier
Découvrir le langage de l'autre
Si loin si proche de l'abandon
Des autres et du miroir
La distance s'amenuise
Les fragments de lumière
S'accrochent aux rails
Traverser les vallées ondoyantes
Tracer la ligne qui nous relie
Et ne pas la laisser envahir
Par les herbes malveillantes
Où tu es
Il y a tant d'endroits où j'aimerais te conduire
Des endroits de racines, d'arbres et de mémoire
Toujours là où il faut quand j'ai besoin d'eux
Il y a cette route que je voudrais partager
Un chemin de terre, des cailloux, de l'herbe folle
Ici ou ailleurs, une voie de traverse
Il y a l'air qui flatte le contour de la main
Cette main incertaine, aux douceurs bienvenues
Mille visages, mille reflets
Il y a cette peau qu'il reste à découvrir
Comme autant de jolis mondes minuscules
D'îles et de mers, détours inédits
En feu
Je passe les jours hors de moi
A regarder l'évolution
De mon être en
Bête à production
Je passe les jours hors de moi
Hors d'haleine à rechercher
Le temps qu'il faut
Pour respirer
Je passe les jours hors de moi
A jouer un rôle mal écrit
Qui du chat, de la souris
Y restera
Je passe les jours hors de moi
A considérer mes amis
Espérant encore les croiser
De loin en loin
Oublie le regard du miroir
Je passe les jours hors de moi
Résolu à tenter de trouver
Une bonne raison
D'ainsi s'humilier
Miss
Tu ne peux parler
De ce qui te ronge
Tu ne veux t'étendre
Alors tu inondes
D'encre les feuilles blanches
Alignées une à une
Parcourues
A la recherche
D'une issue
Tu restes à l'abri
Des vents dominants
Tu ne veux t'éloigner
De ton île sanctuaire
Aux senteurs rassurantes
Des moments passés
A décrire les autres
Pour espérer
Vivre un peu plus
Désarroi
On se prend tout sur la gueule
Et on devrait ne rien dire
Et penser à autre chose
Qui nous détendrait bien
Il y va de l'avis général
Qu'on avale sans recracher
Qu'on acquiesce sans broncher
Mes amis, c'est bien normal
Alors en plein désarroi
Sans arme et sans voix
C'est parfois mal aisé
D'imposer ses idées
Partage
Cette peur ne m'appartient plus
Regarde, je la jette contre l'arbre
Les yeux fermés, j'ai déjà trop bu
De ces pleurs sans partage
Excuse-moi, j'apprends ton langage
Sur la route qui serpente mon crâne
Donne-moi des clés, un paysage
Ou je me perds, m'égare, me disperse
La seule beauté demeure à
La seule promesse demeure à
La seule beauté demeure à
Donner / recevoir
Aimer / émouvoir
Pas des nôtres
Je ne l'ai pas vu depuis six mois
Six mois sous le sol
A tenter de survivre
Des semaines sans regarder plus loin
Que le jour suivant
Le trottoir d'en face
J'aimerais me dire qu'il vit encore
Qu'on se retrouvera
Après ce gâchis
Quiconque sort risque sa vie
Pour trouver du bois
De la nourriture
Ainsi passent les jours comme un sursis
Les tirs, les explosions
En décor sonore
Je me souviens de ces instants
Tout flottait, nous avions le temps
De rire, s'aimer, d'être vivants
J'aimerais me dire qu'il n'est pas devenu
Un être sanguinaire
Comme tant d'autres
Pas des nôtres
Color of life *
Tell me what's the color of life
Then I could paint it everywhere.
And if the world is tainted in blue,
Maybe one day it could be good.
Please tell me what's the vision of love
And so I could see what a heart is made of
We all need some kind of affection,
But it's so hard to keep this precious gold.
Just notice beauty surrounds us all
So keep it safe before it's gone
And the worst is there's nothing I can say
So for now I just want to hold your hand.
A few questions too much **
That was a few questions too much
And his voice faded
That was a few sorrows too late
And her voice trembled
A sigh
and a quiet and moving whisper
The sky was red
and would never cease to be.
Sinking feeling
Just a sinking feeling
To dive and dive again
With no arm for swimming
Into cold water of my own
All those years of questions
Doubts and misunderstandings
Empty words and frustration
For nothing else but pain
Autopsie
Tu dis n'avoir pas le temps
Ce moment que je hais
Après d'autres passés à déconner
Un temps pour rire, l'autre pour se vautrer
Dans le souvenir maladroit d'un jour suspendu
A tes lèvres plus de sourire
Plus d'appel à l'humeur taquine
Pour ne rien raconter avec désinvolture
Des instants volés aux yeux complices
De tant d'égards pour peu d'histoire
Vidée de sa propre chair
Le malaise s'instaure quand le mot s'habitue
A ne plus s'aventurer en terres inconnues
Sur le fil, des falaises pour mieux sauter
A redevenir ce qu'il a toujours été
Morne et sans relief
Je sais bien qu'il est trop tard
Pour oser prétendre un meilleur sort
D'une sirène à peine effleurée
Une fois de plus rien ne se passe
Rien ne se passe
Silence [Fiction]
Tu peux essayer de parler
Me faire parler
Non, rien à faire
Que veux-tu que je dise
Le temps passe, non, le silence
Et puis rien
Un temps périt et l'autre en souffrance
Juste assez pour la voir partir
Ne pars pas
Viens me parler
Ne pars pas
Je ne mentirai pas
La tristesse te va si bien
Sadness fits you so well
Enters your dreams in little waves
Then filled with biting snakes
Then filled with fear of love
And alone
Why leave your mind ?
Why leave your mind ?
This ship you no longer want to sail
This time you'd like to see a smile
Plus bas
Je suis déjà perdu
Un autre silence
De ces silences aux noyaux denses
Noyés de verbes lisses et contours défaits
Autant que d'illusions
Traces
La neige est la douleur
Isolée, hors d'atteinte
Les traces ne mènent plus
A la quiétude du corps
La neige est la couleur
Sans usage ici-bas
Et on se frotte les mains
A cette impression de pureté
La neige est la douceur
Une quête du premier jour
Trop longtemps inassouvie
A rassasier sans fin
La neige est la froideur
Dans laquelle tu maintiens
Ma tête sous les décombres
Encore vifs et embrumés